"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
Tel Aviv, New York, Barcelone... Vivre à l'étranger est devenu un hobby.
Caméra à l'épaule et appareil photo à la main, je capture tout ce qui bouge.
Prêts à me suivre ? Cramponnez vous, attachez vos ceintures et entrez dans mon monde. Celui d'une blog-trotteuse.

27 décembre 2010

As far back as I can remember, I've always wanted to be a gangster.


Mesdames, messieurs, par la présente, je tiens à vous informer d'une nouvelle, ô combien importante.
Je viens, il y a quelques jours de cela, de prendre connaissance qu'il me fallait rendre bons nombres de mes écrits, afin d'y être notée. J'avais des devoirs à faire quoi. Des devoirs, ouais.

Je vous avoue qu'à la première minute, mon coeur a fait boum. Comment allais-je m'en sortir ?

Moi, Zoé Pullicino, atteinte de flemmingite aigue depuis ma plus tendre enfance. Tare que j'avais réussi à amoindrir lors de ma scolarité et qui avait brusquemment ressurgit l'année de mon bac.

Bien évidemment, jouissant d'un Q.I un peu plus supérieur à celui d'une cacahuète, j'avais réussi à duper mon monde ( et moi par la même occasion) lors de ma période journalistique.

Oh ça oui, j'en avais bouffé de la géopolitique, de la politique et même du sport. Mais...contre toute attente, j'aimais ça.

Et puis je m'arrangeais toujours pour ne travailler que les veilles des contrôles, ça fatigue moins. Bon, et être en stage au Figaro ou encore au Monde...j'allais pas non plus m'en plaindre.

Et puis partir en reportage ou balancer mes chroniques ciné étaient plus une partie de plaisir qu'autre chose.

Si par hasard, un petit diablotin passe par là, sachez que ces fendades de poire en pleins JT me manquent terriblement.
Je m'égare, revenons en à mes moutons. Je disais donc, que j'étais investie de la plus grande mission : travailler. Au départ, apeurée par tant de responsabilités, j'en fus très vite enchantée.

Une joie de vivre inébranlable saisissait mon corps tout entier. Des sourires par milliers s'esquissaient sur mon visage et le pétillement de mes yeux se réfletait indéniablement sur mon âme. J'étais heureuse.

Quel kiff de partir tôt de soirée en balançant des " nan, nan mais je bosse demain" empreint de tant de sérieux. Quel kif de penser avoir une vie passionnante, chargée de choses primordiales à faire. Mmmm. Autant vous dire que j'en abuse avec délectation.

Très vite, je me suis emparée de tous les petits us et coutumes des habitués des " nan, nan mais je bosse demain".

J'ai commencé par prendre des rendez-vous bibliothèque. " Ouech bibli demain ?" Mot que je n'avais pas prononcé depuis des lustres (cinq ans... Ouah jsuis vieille).
Bien évidemment, je n'ai pas été jusqu'à y aller. Mais sachez mauvaises langues, que je place très peu d'estime à l'égard de vos rendez-vous bibliothèques.

Oui, tu m'as bien entendu. Toi qui te crois supérieur à moi parce que tu vas à la bibli.

Ah ça, on les connaît les journées bibliothèque où on passe sa journée à draguer sa voisine ou son voisin, à faire tomber son stylo pour que le mec de derrière mate tes fesses ( Eh, moi je vais pas à la bibli donc vous pouvez pas dire que c'est du vécu), à lever les yeux dès qu'on entend le moindre bruit pour vérifier s'il n'y aurait pas un bonnet ou une bebom qui viendrait de faire son entrée.

Je les connais aussi les journées bibli où tu te fais tout beau parce que t'as cru que y'avait un dress code pour rentrer, où tu sais que tu vas croiser ton ex.

" Oh tiens... ça fait longtemps ! qu'est ce que tu fous là ?". " Oh tiens ?!" alors que ca fait plus d'une semaine que tu te prépares à lacher THE phrase, ou adopter THE attitude. ( Je marche tout droit ou en zig zag si je le croise dans le couloir ? Nan parce qu'en zig zag, ca fait genre détente, jmen fou de lui tu vois).

Etant étudiante en cinéma, je n'avais pas besoin de vos futiles délires Bnfiens ou Bsgiens mais plutôt de mon ordinateur et de mes films. Ah ! ca fait du bien de te narguer un peu bibliothekman.

Même mon réveil, branché sur 8h du mat' tous les matins m'envahit d'un bonheur sans nom. Reveillée par Nas, à 8h du mat', que demander de plus ?

Etant sujette aux insomnies, mes nuits sont courtes, les cafés aussi, et se comptent par dizaine...par jour. Mais nan, mec ! je râle pas, je suis heureuse je t'ai dit.

Alors, oui, je te vois venir bibliotekman. " Ouais mais ok meuf, toi t'es en école de cinéma, pas droit ni en éco, tes devoirs c'est que du kiff".

Bon, alors que l'on soit bien d'accord les copains, je sais pertinemment que les phrases qui vont suivre vont vous faire rager.

Voilà, tenez vous prêts, ouvrez grands vos yeux, préparez les mouchoirs pour les larmes qui vont suivre, conditionnez aussi votre cerveau à vous empêcher de penser que votre vie n'est qu'une sombre merde et écoutez attentivement la liste de mes DEVOIRS.

Pour le cours d'atelier d'écriture, je dois avancer mon scénario... Pour l'instant, je sais, ça ne vous dit pas grand chose, mais croyez moi que c'est pas de la tarte. Mais bon... autant vous dire qu'inventer des histoires...jpréfère ça à vos partiels à deux balles. ( Commence à préparer tes larmes bbman).
Poursuivons...un autre scénario à rendre, adapté d'une nouvelle de notre choix... pour ma part Risibles Amours de Kundera. Ouais, bon là, c'est moi qui ai envie de pleurer.

Pour le cours d'histoire du cinéma, se préparer à un exam sur table ( pas cool) et... faire un dossier d'une dizaine de pages sur un scénariste ayant influencé le cinéma. Mon choix se porta non sans surprise sur Quentin Tarantino. Lire et relire la biographie du keum, ses interviews, mater ses films, remater ses films, se prendre pour une experte...Ah là, ça commence un peu à te faire chier hein. Avoue-le.

Le mouchoir va t'être très utile pour le paragraphe qui suit, attention. Pour le cours d'adaptation, choisir un film, adapté d'un livre. Faire l'analyse complète de son adaptation. Comprenez : ANALYSER absolument tous les détails. Ce qui implique de se farcir le film une cinquantaine de fois, bouffer le livre une centaine de fois. Bon à la fin, tu finis par connaître les répliques par coeur et à les balancer en plein diner (Attention à la digestion).

Ceci implique aussi d'y expliquer chaque prise de vue, chaque mouvement de caméra. Tiens pourquoi le réalisateur a choisi de faire un travelling avant et pas arrière...mmm qu'est ce que ça pourrait bien dire ? Et tiens, pourquoi avoir choisi cette musique ? Eh oh ! il a changé la phrase là, c'est pas la même dans le livre ! Et la coupe de cheveux de ce personnage, ça sort d'où ? Et ta mère ?
Alors oui, là bibliotekman tu me diras sûrement" j'ai plus envie de pleurer pour toi qu'autre chose".

Et là je te réponds copain, en te clouant le bec, que mon choix s'est porté sur... GOODFELLAS de Martin Scorsese, adapté du roman de Nicholas Pileggi.

Et là mec, tu pleures. Oh oui tu pleures toutes les larmes de ton corps, et celle de ton voisin de table. Car moi mec, j'ai l'immense chance de passer des heures et des heures, que dis-je, des jours et des jours en compagnie de Martie (Scorsese) et de Bob (de Niro). Et toi... avec ton bouquin du code civil. Oui, mec.

Moi je parle à Martie et toi...de l'article 14. Ouie, je t'entends pleurer d'ici.

Victime d'une énième insonmnie hier soir, alors que j'avais une petite fringale, je descendis me découper une petite mangue ( Rien de mieux qu'un peu d'exotisme pour commencer la nuit). Je mange tranquillement, quand j'entends un léger bruit...

Ok, mon coeur s'est mis à battre à mille à l'heure, en un quart de secondes je me suis vu le corps dans un camion de poubelle avec 8 balles dans le thorax, ma mangue enfoncée dans le pif (et tiens l'oreille découpée par M. Blonde.)

Je te fais rire mec ? Funny how ? How Am I Funny? how the fuck am I funny ? Funny like i'm a clown ? I amuse you ?

Mais attends (ten ten)... tu devais pas être à la bibli toi ?

12 décembre 2010

VOYAGE IMMOBILE.


Connaissez-vous le Yo-Yo ?


Vous savez ce petit jouet constitué de deux hémisphères aplatis, réunis par un axe autour duquel s'enroule une ficelle dont l'une des extrémités s'attache au doigt ? C'est cela oui.


Bon, et bien prenez ce principe de va-et-vient et appliquez le... à la condition humaine. Tiens, pendant que je suis là, appliquons le à mon existence.


En temps normal, lorsque tu joues au Yo-Yo c'est ton doigt qui gère le délire. Sauf que dans mon cas précis, je ne connais pas le détenteur du petit "oid" où est enroulé MA ficelle.


Et comment vous dire...j'aimerais bien l'identifier afin de lui demander (de la manière la plus courtoise qui soit) d'arrêter de me balancer à droite, à gauche, en haut, en bas.


Alors que je m'étais sincèrement lancé le défi d'adopter la " je vois la vie en rose" attitude, j'ai tout de suite été confrontée à un phénomène pour le moins étrange.

Oui je vous vois venir les copains. Ceux qui me connaissent, me traiteront certainement de défaitiste, de rabat-joie et j'en passe et des meilleurs.


Ils me répondront que c'était de toute façon mission impossible. Et là les gars, je vous répondrais que je ne suis pas défaitiste mais réaliste et que je regorge d'un optimisme sans nom au fin fond de moi ( au fin fin fin fond).


Non, là... je suis sous l'emprise de quelque chose d'insaisissablement énigmatique (adjectivement lourde la meuf).

Je suis comme empetrée dans ce tohu-bohu incessant qui ne connait pas de fin.


Hier, j'ai pris la décision, pour la moins difficile, d'en parler à Boubou, mon ours en peluche. Et je me rendis compte, avec stupeur, que mon acolyte était lui aussi victime de la malédiction du "oid" invisible.


Boubou, me racontait qu'un matin, un élément saugrenu joua les trouble-fêtes. Après s'être réveillé dans les bras de Morphée, il prit comme à son habitude son café américain accompagné de quelques tartines à la confiture de fraises des bois.


Fin prêt à passer une délicieuse journée, sa surprise fut si grande lorsque son moral fit brutalement un terrible bond... Du haut d'un gratte ciel, il atteint six pieds sous terre.


Boubou m'expliqua qu'en un geste, il se retrouva emmêlé dans le tourbillon infernal du Yo-Yo : il avait jeté un coup d'oeil dehors et la fenêtre par laquelle il avait l'habitude de mater la voisine d'en face, s'était en quelques secondes ( les ours en peluche ne font pas la différence entre les secondes et les heures) recouverte de neige.


Tout comme pour mes très chers amis (blurp) Brice Hortefeux et François Fillon, personne n'avait prévenu Boubou qu'il allait neiger.


Boubou, petit ours en peluche marron clair assis sur ma taie d'oreiller, n'y pouvait rien. Sa journée était fichue.


Après mûre réflexion, je me suis moi même rendue compte que ce "oid" de malheur avait un pouvoir indéniable sur ma vie. (Smith et sa main invisible peuvent d'ailleurs aller se rhabiller.)


Lorsque je me prête au jeu du matérialisme, l'achat d'une nouvelle tenue me rend toute guez, comme l'on dit chez nous. Ce bonheur sans pareil m'envahit et je ne peux dès lors m'empêcher de sourire à pleine dent.


Dès le franchissement de ma porte d'entrée, qu'une hâte : réessayer ma tenue, faire quelques pas de danse devant ma glace ( Ouais tu savais pas que jpeux être la pire meuf?) et me dire que " je serais la plus belle pour aller danser"...


Et puis bim bam boum. Je regarde par la fenêtre, jgive a call à Louis Bodin, et mon moral qui avait atteint l'extase, frôle la dépression.

Pourquoi? Bah écoute c'est simple. Regarde par la fenêtre. Ouvre là, pour voir... Ah ouais, il fait -15°. Ah, et puis il neige tiens. Donc la tenue au placard, et le moral dans les chaussettes.


Lorsque je joue les empathiques, je commence à me prendre au jeu de la magie de Noël et des Jingle Bells.

Dans la rue, dans les magasins, tout le monde se sourit et ça se badigeonne de voeux mielleux.

" En vous souhaitant un Joyeux Naeeel !".


Alors bon, je me dis qu'un zeste de bonne humeur, ça ne me fera pas de mal.

Et puis, bim bam boum, je ne me laisse même pas deux minutes de réflexion et c'est la rechute. Pourquoi ? Bah, tout simplement parce que je me rappelle que je suis juive. Que hannouccah, bah c'est passé, et que le 24 au soir, perso, moi, je suis dans mon lit.


Le "oid" est sympa, il oeuvre dans tous les domaines possibles et inimaginables. Niveau pommes d'amour par exemple : en une semaine, elles apparaissent et hop disparaissent. C'est magique. Ta balance aussi est magique : +3 kilos, Ah non cette semaine c'est -2 kilos. Ah ba oui, j'étais malade.


Niveau face de pet aussi. Le lundi, tu peux te trouver grave canon au détour d'une vision dans le miroir ( en fait c'était une vitre teintée). Et le mercredi : oh merde, qu'est ce que je suis blanche. Oh... mais...mais qu'est ce que fou ce bouton sur mon pif ?


Et je ne vous parle même pas des joies du célibat...


Qu'il est bon d'être célibataire le lundi...le mardi et le mercredi... mmmh un vrai délice...

Tiens jeudi, et si j'allais au cinéma. Ni une, ni deux, je me retrouve entourée de 5 couples qui, en plus de se galoche pendant des heures, osent manquer de respect au 7ième art en se susurrant des obsenités à l'oreille. Susurrer, c'est censé se faire en mode discret tocard.


Lorsqu'il m'arrive de mettre de côté de mon célibat, j'ai la chance de rencontrer des Georges (aaaaah). Mais quand on me propose un rendez-vous, ça commence à "Bim Bam Boum".

Ouais, ok. On fait quoi ? Où? Ah ouais nan, désolée j'ai pas de Moon Boots. Ouais, bon va y, on se rappelle cet été.


Lorsque je décide de badiner et de jouer les fanfaronnes, je me jure que la neige n'arrêtera pas mon envie de faire la fête. Déjà qu'il me prive de m'habiller comme je le désire, le temps n'aura pas raison de ma débauche.


Dans les starting blocks, je commence la soirée, les yeux pleins les étoiles, la neige plein les cheveux.

Une tournée des bars plus tard... il n'est qu'une heure de plus.

Je tente de garder le sourire mais...à qui pourrais-je bien l'adresser? Si la neige n'a pas réussi à me démotiver, elle aura eu raison de mes potentiels compagnons. Les bars sont vides. Les boîtes n'en parlons pas. AH ba tiens, mon verre aussi.


Résultat des courses : un dvd, un livre et au schlouf. Heureusement qu'Hitchcock et Boris Vian sont là pour mettre un peu de piquant dans ma vie.


Lorsque j'ai enfin compris que la tournée des bars n'était décidemment plus une chose à laquelle penser, je décide de m'adonner à une virée d'un tout autre genre : la course aux expositions. Larry Clark, Basquiat, Romain Gary,Brune/Blonde. Il y en a pour tous les goûts. Je jubile, je m'enivre, que dis-je, je suis en transe.


L'euphorie atteint son paroxysme lorsque je rencontre des camarades d'émerveillement. Je discute, je m'instruis, je partage quand tout à coup, une phrase m'enfonce tel un clou dans le mur: " Et sinon toi, t'es une artiste aussi?". Moi ? Non.

Je fais mine de regarder l'heure " oh dis donc, j'ai pas vu passer l'heure. Je file.A plus dans le bus... et Joyeux Noël !".


Je sors dépitée par ce talent dont je ne peux jouir. Ouais, il y a quelques semaines, je me suis mise à la peinture et comment vous dire...je..." oh dis donc, j'ai pas vu passer l'heure, je file !" Ah et Joyeux Noël.