"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
Tel Aviv, New York, Barcelone... Vivre à l'étranger est devenu un hobby.
Caméra à l'épaule et appareil photo à la main, je capture tout ce qui bouge.
Prêts à me suivre ? Cramponnez vous, attachez vos ceintures et entrez dans mon monde. Celui d'une blog-trotteuse.

12 décembre 2010

VOYAGE IMMOBILE.


Connaissez-vous le Yo-Yo ?


Vous savez ce petit jouet constitué de deux hémisphères aplatis, réunis par un axe autour duquel s'enroule une ficelle dont l'une des extrémités s'attache au doigt ? C'est cela oui.


Bon, et bien prenez ce principe de va-et-vient et appliquez le... à la condition humaine. Tiens, pendant que je suis là, appliquons le à mon existence.


En temps normal, lorsque tu joues au Yo-Yo c'est ton doigt qui gère le délire. Sauf que dans mon cas précis, je ne connais pas le détenteur du petit "oid" où est enroulé MA ficelle.


Et comment vous dire...j'aimerais bien l'identifier afin de lui demander (de la manière la plus courtoise qui soit) d'arrêter de me balancer à droite, à gauche, en haut, en bas.


Alors que je m'étais sincèrement lancé le défi d'adopter la " je vois la vie en rose" attitude, j'ai tout de suite été confrontée à un phénomène pour le moins étrange.

Oui je vous vois venir les copains. Ceux qui me connaissent, me traiteront certainement de défaitiste, de rabat-joie et j'en passe et des meilleurs.


Ils me répondront que c'était de toute façon mission impossible. Et là les gars, je vous répondrais que je ne suis pas défaitiste mais réaliste et que je regorge d'un optimisme sans nom au fin fond de moi ( au fin fin fin fond).


Non, là... je suis sous l'emprise de quelque chose d'insaisissablement énigmatique (adjectivement lourde la meuf).

Je suis comme empetrée dans ce tohu-bohu incessant qui ne connait pas de fin.


Hier, j'ai pris la décision, pour la moins difficile, d'en parler à Boubou, mon ours en peluche. Et je me rendis compte, avec stupeur, que mon acolyte était lui aussi victime de la malédiction du "oid" invisible.


Boubou, me racontait qu'un matin, un élément saugrenu joua les trouble-fêtes. Après s'être réveillé dans les bras de Morphée, il prit comme à son habitude son café américain accompagné de quelques tartines à la confiture de fraises des bois.


Fin prêt à passer une délicieuse journée, sa surprise fut si grande lorsque son moral fit brutalement un terrible bond... Du haut d'un gratte ciel, il atteint six pieds sous terre.


Boubou m'expliqua qu'en un geste, il se retrouva emmêlé dans le tourbillon infernal du Yo-Yo : il avait jeté un coup d'oeil dehors et la fenêtre par laquelle il avait l'habitude de mater la voisine d'en face, s'était en quelques secondes ( les ours en peluche ne font pas la différence entre les secondes et les heures) recouverte de neige.


Tout comme pour mes très chers amis (blurp) Brice Hortefeux et François Fillon, personne n'avait prévenu Boubou qu'il allait neiger.


Boubou, petit ours en peluche marron clair assis sur ma taie d'oreiller, n'y pouvait rien. Sa journée était fichue.


Après mûre réflexion, je me suis moi même rendue compte que ce "oid" de malheur avait un pouvoir indéniable sur ma vie. (Smith et sa main invisible peuvent d'ailleurs aller se rhabiller.)


Lorsque je me prête au jeu du matérialisme, l'achat d'une nouvelle tenue me rend toute guez, comme l'on dit chez nous. Ce bonheur sans pareil m'envahit et je ne peux dès lors m'empêcher de sourire à pleine dent.


Dès le franchissement de ma porte d'entrée, qu'une hâte : réessayer ma tenue, faire quelques pas de danse devant ma glace ( Ouais tu savais pas que jpeux être la pire meuf?) et me dire que " je serais la plus belle pour aller danser"...


Et puis bim bam boum. Je regarde par la fenêtre, jgive a call à Louis Bodin, et mon moral qui avait atteint l'extase, frôle la dépression.

Pourquoi? Bah écoute c'est simple. Regarde par la fenêtre. Ouvre là, pour voir... Ah ouais, il fait -15°. Ah, et puis il neige tiens. Donc la tenue au placard, et le moral dans les chaussettes.


Lorsque je joue les empathiques, je commence à me prendre au jeu de la magie de Noël et des Jingle Bells.

Dans la rue, dans les magasins, tout le monde se sourit et ça se badigeonne de voeux mielleux.

" En vous souhaitant un Joyeux Naeeel !".


Alors bon, je me dis qu'un zeste de bonne humeur, ça ne me fera pas de mal.

Et puis, bim bam boum, je ne me laisse même pas deux minutes de réflexion et c'est la rechute. Pourquoi ? Bah, tout simplement parce que je me rappelle que je suis juive. Que hannouccah, bah c'est passé, et que le 24 au soir, perso, moi, je suis dans mon lit.


Le "oid" est sympa, il oeuvre dans tous les domaines possibles et inimaginables. Niveau pommes d'amour par exemple : en une semaine, elles apparaissent et hop disparaissent. C'est magique. Ta balance aussi est magique : +3 kilos, Ah non cette semaine c'est -2 kilos. Ah ba oui, j'étais malade.


Niveau face de pet aussi. Le lundi, tu peux te trouver grave canon au détour d'une vision dans le miroir ( en fait c'était une vitre teintée). Et le mercredi : oh merde, qu'est ce que je suis blanche. Oh... mais...mais qu'est ce que fou ce bouton sur mon pif ?


Et je ne vous parle même pas des joies du célibat...


Qu'il est bon d'être célibataire le lundi...le mardi et le mercredi... mmmh un vrai délice...

Tiens jeudi, et si j'allais au cinéma. Ni une, ni deux, je me retrouve entourée de 5 couples qui, en plus de se galoche pendant des heures, osent manquer de respect au 7ième art en se susurrant des obsenités à l'oreille. Susurrer, c'est censé se faire en mode discret tocard.


Lorsqu'il m'arrive de mettre de côté de mon célibat, j'ai la chance de rencontrer des Georges (aaaaah). Mais quand on me propose un rendez-vous, ça commence à "Bim Bam Boum".

Ouais, ok. On fait quoi ? Où? Ah ouais nan, désolée j'ai pas de Moon Boots. Ouais, bon va y, on se rappelle cet été.


Lorsque je décide de badiner et de jouer les fanfaronnes, je me jure que la neige n'arrêtera pas mon envie de faire la fête. Déjà qu'il me prive de m'habiller comme je le désire, le temps n'aura pas raison de ma débauche.


Dans les starting blocks, je commence la soirée, les yeux pleins les étoiles, la neige plein les cheveux.

Une tournée des bars plus tard... il n'est qu'une heure de plus.

Je tente de garder le sourire mais...à qui pourrais-je bien l'adresser? Si la neige n'a pas réussi à me démotiver, elle aura eu raison de mes potentiels compagnons. Les bars sont vides. Les boîtes n'en parlons pas. AH ba tiens, mon verre aussi.


Résultat des courses : un dvd, un livre et au schlouf. Heureusement qu'Hitchcock et Boris Vian sont là pour mettre un peu de piquant dans ma vie.


Lorsque j'ai enfin compris que la tournée des bars n'était décidemment plus une chose à laquelle penser, je décide de m'adonner à une virée d'un tout autre genre : la course aux expositions. Larry Clark, Basquiat, Romain Gary,Brune/Blonde. Il y en a pour tous les goûts. Je jubile, je m'enivre, que dis-je, je suis en transe.


L'euphorie atteint son paroxysme lorsque je rencontre des camarades d'émerveillement. Je discute, je m'instruis, je partage quand tout à coup, une phrase m'enfonce tel un clou dans le mur: " Et sinon toi, t'es une artiste aussi?". Moi ? Non.

Je fais mine de regarder l'heure " oh dis donc, j'ai pas vu passer l'heure. Je file.A plus dans le bus... et Joyeux Noël !".


Je sors dépitée par ce talent dont je ne peux jouir. Ouais, il y a quelques semaines, je me suis mise à la peinture et comment vous dire...je..." oh dis donc, j'ai pas vu passer l'heure, je file !" Ah et Joyeux Noël.

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