"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
Tel Aviv, New York, Barcelone... Vivre à l'étranger est devenu un hobby.
Caméra à l'épaule et appareil photo à la main, je capture tout ce qui bouge.
Prêts à me suivre ? Cramponnez vous, attachez vos ceintures et entrez dans mon monde. Celui d'une blog-trotteuse.

30 septembre 2010

A Star is Born... ou pas.


Ladies & Gentlemen, j'ai le plaisir de vous présenter Jean-Michel.

Nan, ça dans l'écran, c'est moi.
Jean-Michel c'est cette petite chose que je tiens précieusement dans la main. Autrement dit, mon camescope.

Mais Jean-Michel, c'est bien plus qu'un camescope. Jean-Mich a la lourde tâche de changer ma vie, et ce à jamais.

Grâce à lui, je deviendrais peut être la plus grande réalisatrice de tous les temps (Applause). Ou alors, je me rendrais compte que je suis tout sauf faite pour le cinéma (Pleurs).

En plus, comme il est sympa, Jean-Mich se chargera de rendre un peu plus vivant ce blog.

Merci donc de faire une ovation à ce nouveau venu, et de l'accueillir comme il se doit.

16 septembre 2010

Partir


La rentrée, c'est jamais facile. Et se remettre à écrire, après deux mois de chillin' complet, je ne vous en parle même pas.

Inutile aussi de vous préciser qu'écrire de sa chambre de St Mandé, une tasse de tisane mentholée à la main et la vue sur la fenêtre de la mamie d'en face qui tricote sa nouvelle écharpe pour l'hiver qui arrive; alors qu'il y a quelques temps, j'étais confortablement installée sur mon queen bed, in live from NYC, la masse de cramberrie vodka dans le sang et la vue sur le prochain cheesecake que j'allais m'enfiler, c'est pas vraiment vraiment la même chose. ( Ouaw, j'avais pas fait de phrases aussi longues depuis mon bac français).

Et ce, même si Run D.M.C est en concert privé dans ma chambre.

Je vous demande donc, s'il vous plaît d'avoir pitié de moi et de faire preuve d'un peu d'indulgence pour mes neurones rouillés. Toute blague vaseuse sera donc excusée. Merci bien.

A 15 jours du grand départ... ah oui, au cas où vous l'auriez oublié, je pars. Encore oui.

D'un côté, c'est pas plus mal, ça vous fera un peu de lecture au lieu de passer vos soirées à rerereregarder les photos de vos vacances sur facebook (en vous disant que vous êtes blanc comme un oeuf et que vous avez déjà repris 3 kilos) ou un peu de matière pour charier mes articles. Je sais que mes copains aiment bien ça.

Au cas où vous auriez douté de l'utilité de ce blog, maintenant que je suis rentrée de New York (là je pleure un peu), vous n'aurez plus qu'à attendre quelques jours pour revoir apparaître des articles, à la sauce espagnole cette fois. Mmmm muy caliente.

Je disais donc, qu'à quinze jours du départ, tout s'enchaîne très vite. Le temps d'un instant, vous vous sentez comme un ministre. Quand on parle de départ, les gens ont soudain une énorme envie de vous voir. Alors au début, ça a son charme, je me suis même surprise à noter des rendez-vous sur mon portable pour ne pas les oublier. ( On pourrait penser que je me la raconte là mais pas du tout, qu'on soit bien d'accord).

Et puis je commence à me poser des questions. Mais pourquoi ils veulent tous me revoir " une dernière" fois ? Une fois partie, je suis quoi ? je disparais...? ( Là, je pleure encore un peu).

La perspective d'un départ implique aussi d'accepter toutes les soirées auxquelles on vous invite. "Oh allez on te revoit plus après". Et Bim.
Du coup, telle une chomeuse, couchée tous les "soirs" à 6h du mat, et levée tous les jours, telle une merde, à 16h.

Je ne compte plus les " Oh une revenante", ou les " Bah.. qu'est ce que tu fous là toi ?" à mon arrivée à une soirée.
Ouais, moi aussi, ça me fait plaisir de te voir mec.
" Nan, nan mais sérieux, t'es à Paris ?"
Bah... je suis devant toi mec.

Et il y aura toujours un lourdo pour balancer bien fort dans une salle bien remplie, en me pointant du doigt: " Ah nan mais elle, elle c'est la fille qui s'en va tout le temps vivre aux quatre coins du monde ". Merci mec, comme ça c'est certain, je peux pas passer inaperçue.

Passée cette difficile épreuve, avec un sourire généralement bien crispé et le " hun hun, il est drôle hein !", ma mision est de trouver un compagnon de conversation au plus vite.

Ayant une mémoire assez developpée, resituer les gens même si je ne les ai pas vu depuis des lustres, n'est pas un problème. Le problème reste à trouver LE sujet de conversation. Et souvent, les blancs tapent très rapidement l'incrust'.
Généralement, questionner sur les études est la première chose qui me vient à l'esprit.

Pour éviter le " et toi?", je tente, confiante, une deuxième question un peu plus risquée: "et sinon toujours avec...?". Comme ça au passage, je montre que je suis bien au courant de la vie de mon interlocuteur.

Généralement, c'est la gaffe assurée. " Bah Zoé... ca fait 1 an que c'est terminé" ou le fatal " Elle vient de me quitter pour mon meilleur ami".

Et là, ni une, ni deux, je sors ma phrase fétiche : " Oh mais tu sais, avec les voyages, je suis un peu à l'ouest moi".
( Si vous avez, un jour, malencontreusement entendu cette phrase sortie de ma bouche, ne vous vexez pas, ça n'avait rien avoir avec ce que je viens d'expliquer...).

Alors que je tente de rattraper le coup en essayant de trouver de façon urgente un nouveau sujet de convers' avec ce mec que je n'ai pas revu depuis la 4ième, notre petit lourdo refait son apparition, en lançant un " Ah mais tu connais Zoé ?" suivi du célèbre : " Ah nan, mais elle (pointage du doigt), elle c'est la fille qui s'en va tout le temps vivre aux quatre coins du monde". Oui oui oui, c'est bon, on a saisi.

Je vous passe aussi les célèbres " Alors qu'est-ce que tu deviens ?" des vieux blaireaux qui ne se souviennent même plus de mon prénom ou les " ah, on voit quand même un peu les dégâts de la bouffe U.S hein !" des grognasses blondasses ou même brunasses trop rageuses de ma veste Urban Outfitters.

Parfois, quelqu'un de sympa, que vous ne connaissez pas s'approche de vous et vous tint à peu près ces mots rassurants " C'est vraiment top de partir comme ça".

Malheureusement, c'est très souvent suivi d'une question un peu moins sympa " Mais...c'est pas un peu dur de tout le temps partir? " Nan, nan c'est cool. " Oui, mais, enfin, je veux dire,c'est compliqué de ne pas se sentir à l'ouest quand tu reviens nan ?" Et Bim. Je te connaissais pas, je viens de comprendre pourquoi.

Après voir tenté de faire le clown toute la soirée pour éviter de me rendre compte que je suis devenue une pièce rapportée, je suis épuisée.

Et là, Zozo commence à bader. Je regarde autour de moi. Je vois tous ces gens, se faire mutuellement mourir de rire en ressortant leurs délires de l'année : " Tu te rappelles quand on a été au... avec...". Ou ça ? Qui? Ah nan je connais pas moi cet endroit, c'est quoi ? Ah nan, je t'assure je connais pas. Hasbeen moi ? Nannnnnn.

Après je regarde mes copines en couple depuis des années, certaines de l'avenir qui les attend, et j'entend au détour d'une conversation " Zoé, c'est un peu la rebelle du groupe, toujours en vadrouille, toujours mille histoires à raconter".

Je ferme les yeux et là je me vois dans 20 ans, avec pour seuls compagnons mes deux chiens Bim et Boum ramenés d'un périple en Argentine, en train de raconter aux petits enfants de mes amies d'enfance que je garde tous les samedi soirs depuis dix ans et demi, mes aventures avec Juanito et mes cuites à la Sangria.

Après toutes ces émotions, je cours me faxer dans mon lit. Et là, je tombe sur mon ami Descartes qui me dit tout bas : " Lorsqu'on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays". Holy shit. Vous m'oublierez pas hein ?