"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
Tel Aviv, New York, Barcelone... Vivre à l'étranger est devenu un hobby.
Caméra à l'épaule et appareil photo à la main, je capture tout ce qui bouge.
Prêts à me suivre ? Cramponnez vous, attachez vos ceintures et entrez dans mon monde. Celui d'une blog-trotteuse.

08 octobre 2010

...


Barcelona, ACTE I :

Joder. J'avais oublié à quel point les débuts étaient désagréables. Enfin cette fois, j'aurais rarement fait plus difficile.

Oh je sais que je devrais me la raconter un max et vous dire que tout va bien.

Je sais aussi que je vais regretter d'avoir écrit toutes ces phrases de névrosée. Mais mierda, vous êtes aussi là quand ça va pas.

Je précise, que, si à la fin de la lecture de ce message, vous avez de la peine pour moi, évitez de me le faire savoir. Je risquerais alors de croire que je dois me lancer dans une carrière d'écrivain cafardeux, adepte de la larme facile.

Je vous explique le délire. Partie il y a 3 jours pour de nouvelles aventures dans le pays de la tortilla, j'en avais oublié les embûches.

L'auberge espagnole ? c'est super sympa ! Le cinéma espagnol... Almodovar tout ça, ouais c'est hyper cool. Et bien, pourquoi jpartirais pas en Espagne, et plus particulièrement à Barcelone, là où les gens parlent une langue que je ne connais absolument pas (NDLR: le catalan).
Tiens et pour épicer le tout, pourquoi je partirais pas toute seule ?

Voilà, parfois je me dis que je ferais mieux de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de balancer des trucs comme ça.

Parce que bon, j'ai beau regarder l'Auberge Espagnole tous les soirs dans mon lit, ça me dit toujours pas comment je vais me sortir de là.
Ah ça oui, c'est très sympa de vivre en coloc' avec 8 personnes différentes. Tout le monde il est gentil, on mange tous ensemble, on rigole bien.

Personellement mes colocs, je les vois jamais. A part un qui passe ses journées à boire de la bière et à fumer des joints dans le salon.
Ah nan, la dernière fois, il a été sympa, il a tapé à ma porte pour me parler un peu... enfin ça a duré 2 secondes chrono, juste le temps de me demander s'il pouvait me prendre un babibel. ( Si un jour, cher coloc, tu deviens mon ami, ne prends pas au sérieux ce que je viens d'écrire).

Quand on part à l'étranger, ya toujours un ami d'un ami qui traîne dans le coin, ou bien la cousine de la copine de la voisine qui a sa petite fille qui connaît une amie à Barcelone. Enfin bref, y'a toujours quelqu'un sur qui on peut se reposer les premiers jours. Ouais, bah la, ya personne.

Je vous vois bien me dire, " mais Zoé, sors un peu !". Mais c'est ce que je fais, mesdames, messieurs.

Et le cauchemar débute dès le "claquage" de ma porte d'entrée. Je n'ai même le temps de me dire " Allez Zooz, on prend sur soi" en ouvrant la porte de l'ascenseur, que j'aperçois un ptit bonhomme tout sourire. Et là je me dis merde, non, pas une scène d'ascenseur por favor.

Evidemment, le ptit bonhomme a la bonne idée de m'adresser la parole... et ce, en catalan.
Et croyez moi, descendre 6 étages en ascenseur prend bien plus qu'une minute. Ou en tout cas, chez moi, la minute s'est transformée en éternité.

J'ai contracté ma mâchoire, fermé mes yeux et j'ai prié très fort pour que le ptit bonhomme ferme sa bouche. Malheureusement ça n'a pas marché et je crois bien que je ne me suis pas fait un copain. Bah, je prendrais les escaliers la prochaine fois.

Contracter ma mâchoire, fermer mes yeux et prier fort pour disparaître en un claquement de doigt est devenu mon activité préférée ces derniers temps. Descartes dit qu'il faut inscrire son corps dans un mécanisme. Bah voilà, c'est fait, merci René.

Oui, vu de l'extérieur on passe vite pour une mongolita. Je passe déjà pour une sourde et muette, c'est pas comme ci, ça allait changer grand chose. Et puis,c'est un bon moyen pour qu'on me laisse tranquille.

Bon, et puis je vous raconte même pas ma rentrée scolaire hein. Etant donné que je suis pas du style à aller lancer des " hey, ca boom?" (surtout en espagnol), j'ai passé une merveilleuse journée avec...me, myself and I.

En quelques mots, je me suis sentie comme tous ces intellos boutonneux aux cheveux gras à qui on adresse jamais la parole et qui restent persécutés à vie par une adolescence douloureuse due aux moqueries de leurs camarades.

Celle qui mange toute seule à la cantine ? Oui c'est moi. Celle qui est assise sur la seule rangée vide de la classe parce que personne veut se mettre à côté d'elle ? Ouais, ouais c'est encore moi.

Et je ne peux même pas utiliser mon portable pour me cacher. Je n'ai aucun numéro dans mon portable ( je n'arrive même pas à avoir de la peine pour moi, je suis morte de rire).

Et autant vous dire que je banni Facebook, mon portable français et tout ce qui peut me rappeler que vous allez tous bien... et que je suis pas là.

Alors voilà je suis un mélange de Rémi sans Famille, de Lisa du Destin de Lisa et de Steve Urkel (sans les lunettes).

Ce qui me rassure, c'est qu'à la fin de leur aventure, ils arrivent tous à se faire un ou deux amis. Si ça pouvait arriver avant la fin de mon aventure, ça serait plutôt sympa.

P.S : Je n'accepterais aucun " je t'avais dit que tu n'étais pas sociable"...

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