"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
Tel Aviv, New York, Barcelone... Vivre à l'étranger est devenu un hobby.
Caméra à l'épaule et appareil photo à la main, je capture tout ce qui bouge.
Prêts à me suivre ? Cramponnez vous, attachez vos ceintures et entrez dans mon monde. Celui d'une blog-trotteuse.

03 novembre 2010

A Table !


Remise à niveau pour tout le monde :
- Je ne suis plus à Barcelone ( Merci de ne poser aucune question sur le sujet)
- J'ai intégré un master scénario à Paris ( No comment)
- Je suis ravie d'être revenue vivre à Paris ( à prendre au second, voire au 3ième degré)

Après avoir rédigé puis raturé tous les débuts possibles et inimaginables,
Après avoir épuisé la batterie de mon ipod en écoutant tous les sons possibles et inimaginables pour me motiver à écrire,
Après avoir tenté les " j'écris la nuit", " j'écris de bon matin", et les " j'écris après un bon café", "j'écris après une voire deux despe",

J'étais à bout.

Et j'avais pris la décision (initialement définitive) de supprimer ce blog, d'arrêter de raconter ma vie et de me lancer dans la participation de jeux télévisés.

" Zoé, nous arrive tout droit de Saint Mandé, elle est étudiante en...ah...elle est chômeuse et participe aujourd'hui à Question pour un accro au cinéma.
Attention Zoé, question à 3 points... C'est parti."

Et puis, je me suis rapidement rendue compte que ces jeux n'étaient animés que par des mecs qui bossent ou ont bossé avec mon père. Comme j'étais sure de gagner le gros lot, je voulais pas de scandales dans la presse (lol).

Au début, c'était plutôt rigolo de jouer les fantômes dans son propre chez soi.

Je recevais des petits textos " euh... c'est bien toi que je viens de voir sur le quai du métro?",
" J'ai vu ton sosie à St Germain, c'est ouf!"
Même la caissière du Franprix était surprise de me voir dis donc.
(Je me suis un peu prise pour une resta pendant un moment, l'artiste déchue, lunettes sur le pif, clope au bec, qui revient dans son patelin pour se retrouver...ok c'est bon j'arrête)

Quand j'ai commencé à recevoir d'autres messages du style " Alors raconte !", " Ils sont comment les Juanito à Barcelone ?", " Ca bosse dur, on a plus de news"... là, j'ai senti comme un zeste de roussi.

Invitée surprise aux soirées, je ne pouvais plus me cacher. "T'as une petite mine", " t'as maigri nan?", " Ca va pas là bas?" TAGUEULE ! Hmm. Sorry for that.

J'ai tenté les " Non non mais je ne suis là que pour le week end". Au bout de deux semaines, ça a arrêté de fonctionner et j'ai dû commencer à devoir m'expliquer. Et là, ça a tout de suite été un peu moins cocasse.
Oui, j'ai une certaine aversion pour les mises au point.

Généralement, à la veille d'un départ, on se retrouve tout à coup enclin à la folie et à l'inconscience. Et on fout la merde un peu partout dans sa vie, en se disant " Je reviens que dans un an après tout".

Son numéro qu'on balance à n'importe quel inconnu dans la rue ( je vais pas rallumer mon portable français de toute façon), le mémoire qu'on ne rend pas sans prévenir (ils pourront pas me retrouver), les lapins qu'on pose ( il s'en souviendra pas dans un an), les " dès que je rentre, on fait un film ensemble" ( on se connaîtra plus dans un an) . Et j'en passe et des meilleurs.

Je pouvais même pas sortir l'excuse du " oh ! mais c'est de l'histoire ancienne tout ça"... nan nan c'était il y a 10 jours meuf.
"On n'échappe à rien, pas même à ses fuites." Merci ouais.

A seulement 22 ans, j'étais comme ces écrivains damnés, que plus rien ne fascine et dont les utopies se sont évaporées en un claquement de doigt.
J'avais jamais autant râlé de toute ma vie, jamais autant prononcé le mot "putain", et je n'avais jamais autant méprisé le monde qui m'entoure.

C'est simple, j'était tellement blasée que rien ne m'atteignait. Tu pouvais même critiquer et insulter Woody Allen devant moi, je te laissais parler.

Mais un jour, j'ai dit minute papillon, tout le monde descend,on arrête les conneries.

J'ai fini par arrêter de jouer les fanfaronnes et j'ai regardé autour de moi.
J'ai d'abord commencé par ouvrir ma fenêtre pour contempler la vue.
Ca me donne toujours de l'inspiration d' inspirer ( pas mal l'association là nan?) l'air de la rue Jean Mermoz.

Après m'être quelque peu ressourcée, j'ai laissé la fenêtre entrouverte et je me suis posée sur mon bureau pour écrire.

Je sais que vous n'allez pas croire ce qui suit mais je peux vous jurer sur mon coffret collector Scorsese que c'est bien réel.

Alors que j'étais en train de réfléchir à la fin de mon article, j'ai entendu un cri strident et un boum. Ma voisine d'en face avait sauté par la fenêtre.

Je précise qu'elle n'est pas morte hein, elle a attérit sur une voiture. Mais bon... comment vous dire que ça choque un peu de voir ce genre de choses. (Ron si tu me lis, j'aimerais qu'on parle de ta tetouz quand tu l'as vu sauter).

Tout était réuni pour qu'on se croit en plein film français "que j'estime à quinze centimes":

- Les voisins qui sortent en pyjama et en chaussons pour voir ce qu'il se passe ( " tu savais que le voisin d'à côté portait des pyjamas Bob l'éponge toi?", " Tiens, tu vois la blonde qui est à la fenêtre du 3ième étage là, et bah son mari s'est barré avec son prof de gym, ouais ouais, un mec!")
- Les flics, " Bonsoir, j'aimerais savoir qui a vu la scène?", " Vous connaissez la victime ?", "Donc en quelque sorte vous affirmez qu'elle a toujours eu un comportement un peu étrange, c'est bien ça ?"
- Le Samu, les pompiers et la couverture dorée qu'on met sur les victimes (frisson dans le dos).

Bon, inutile de vous préciser que j'ai pas dormi de la nuit et que j'y pense encore.
Le lendemain à l'école, on avait pour devoir de décrire de façon la plus réelle possible, un évènement marquant de notre semaine. Bon bah... ça a pas été très compliqué pour moi.

Alors je me suis rendue compte à quel point un scénariste ( oui, je me prends déjà pour un scénariste) se nourrit de tout ce qui l'entoure.

Et là, j'ai réfléchi... Mon médecin m'a pourtant recommandé d'arrêter de penser un peu si je veux que mes crises de migraine cessent. Ce qui m'a donc naturellement donné l'envie d'activer encore un peu plus mes méninges.

J'ai donc réfléchi et je me suis rendue compte qu'en l'espace de seulement un mois, je pouvais accumuler une dizaine de genres différents dans un seul et même film : celui de ma life. Du polar policier en passant par la comédie romantique périmée ou encore le film d'auteur raté. En évitant tout de même la comédie musicale.

Résultat : J'ai écrit mon premier scénario, Scorsese et Tarantino m'ont contacté, j'hésite encore à leur filer ou tenter de le réaliser toute seule.
Je vous jure sur mon coffret collector Woody Allen que c'est vrai.
(Je l'ai en double je m'en fous)

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