"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
Tel Aviv, New York, Barcelone... Vivre à l'étranger est devenu un hobby.
Caméra à l'épaule et appareil photo à la main, je capture tout ce qui bouge.
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06 juillet 2010

RED CARPET


Hier après midi avait lieu la première de " The Sorcerer's Apprentice" au New Amsterdam Theatre. Oui, moi aussi quand on m'a sorti le titre, ça me disait rien. Mais alors rien du tout.

Et autant vous dire que quand on m'a dit : " Zoé tu peux être à 16h au Theatre pour filmer le tapis rouge ?", l'idée de sortir de mon petit bureau tout frais pour me retrouver dehors, dans un four à micro-onde ( sachez qu'il faisait à peu près 41° hier à NYC) pour filmer un magicien à deux balles, j'ai dit "non merci non".

Prise d'un élan d'intelligence, j'ai tapé le titre sur Google pour voir quelle tête avait ce fichu sorcier. Et là, mes yeux se sont arrêtés sur un visage qui m'était ma foi bien familier...Qui ? qui? Who ? Who? Quien? Quien?

NICOLAS CAGE !!!!

Le Nicolas Cage qui m'avait fait vibrer dans Volte Face et 8 mm, celui qui m'avait fait pleurer dans la Cité des Anges. OUI NICOLAS CAGE !!! Avec un grand N et un grand C.
Youhou, après avoir eu une énième bouffée de chaleur, je m'en remettais enfin.

Pour bien vous situer le délire, ce fichu film de sorcier n'est autre que le nouveau Disney, produit par Jerry Bruckheimer (celui dont personne ne connaît le visage mais dont le nom est inscrit dans tous les génériques de séries américaines, le producteur multi multi et remulti milliardaire), où Monica Belluci et Nicolas Cage se partagent l'affiche. Ouais, tout à coup, j'ai commencé à aimer les sorciers. Et je suis même partie dans mon four à micro-onde avec le sourire.

Arrivée à Time Square, j'étais déjà un peu moins enthousiaste. Les américains sympathiques ont recommencé avec leurs sympathiques rules. " Euh, tu peux reculer ? t'as pas le droit d'être sur ce côté droit", " Mets toi derrière la ligne jaune". Bon, pour Nicolas et only pour Nicolas j'ai respiré un bon coup et j'ai fermé ma bouche.

En fait, ma bouche est restée fermée pendant tout le défilé du tapis rouge. Je n'avais jamais rien vu de pareil : une véritable usine.

Tout était réglé au millimètre près.
Le principe est simple. Les journalistes sont postés derrières les barrières, le long du tapis rouge, caméras à l'épaule ou carnets à la main, attendant que les acteurs défilent pour répondre à leurs questions.

Le média pour lequel ils bossent est scotché au sol. Ainsi, les acteurs n'ont qu'à jeter un discret petit regard par terre pour choisir à qui ils veulent bien répondre.
Bon jusque là c'est pas très compliqué, et le système parait plutôt intelligent.

Seulement, c'est oublier que chaque acteur est accompagné d'un ou de deux petits bonhommes (souvent des bonnes madames) qui les suivent à la trace et décident de tout. Les acteurs sont réduit à n'être que des marionnettes, et chaque manager tient fermement dans sa main les ficelles... et ça fait franchement flipper.

Un conseil, ces petits individus, vaut mieux se les mettre dans la poche parce qu'en deux secondes, ils peuvent vous pourrir votre interview.

Il leur suffit de vous prendre discrètement le bras pendant que vous filmez et interviewez leur acteur, de le presser fort fort et de vous regarder avec leur regard le plus noir lorsqu'ils veulent que vous cessiez de poser des questions.

Le problème, c'est que généralement, les questions ne dépassent pas les 2 minutes top chrono.

Et n'essayez pas de gratter une seconde de plus. Le petit bonhomme est intraitable. D'ailleurs c'est à eux qu'il faut quémander des questions et un peu de temps. Comme dans un marché. L'acteur y serait de la viande. Et le manager : le boucher qui avec sa hache décide du morceau qui vous revient.
Encore une fois, je n'avais jamais rien vu de pareil.

Ce qui me fait rire c'est quand j'entends les journalistes lancer des " Est-ce que je peux poser n'importe quelle question à l'acteur?". Et ce qui me fait encore plus rire c'est d'entendre les réponses des petits bonhommes " Oui tout sauf des questions personnelles. Ne parlez que du film". Vive le journalisme quoi.

C'est sur que pour faire un reportage ici, c'est un peu compliqué. Un conseil pour mes copains journalistes, NE VENEZ PAS AUX ETATS-UNIS.

Mais, je crois que ce qu'il m'a le plus impressionnée c'est de voir tous ces acteurs, déambuler sur le tapis rouge et répondre aux questions de chaque journaliste avec la même intonation. Et ne croyez pas un mot de leur " Nice to meet you !", j'ai du l'entendre 30 ou 40 fois en dix minutes.

De véritables robots qui peuvent entendre la même question 10 fois, lancer 20 fois la même réponse, et vous ne verrez jamais aucun signe de lassitude sur leur visage. En vérité, aucun sentiment ne peut être lu, ni même deviné sur leur visage. ( Bon je vous avoue qu'avec tout le botox qu'ils se sont injecté dans la figure, c'est un peu normal qu'ils ne puissent plus bouger grand chose).

Ces gens là viennent d'un autre monde. Comme ci ils avaient enclenché le bouton " REPONDRE AUX QUESTIONS ET MARCHER". En 1 heure de défilé, pas un seul des acteurs n'a croisé mon regard, ni aucun autre regard d'ailleurs.

Après avoir analysé tous ces individus pendant une bonne heure, Nicolas arrivait enfin à ma hauteur. Mais bizarrement, je n'étais plus aussi enthousiaste à l'idée de le rencontrer. Comme pour tous les autres, je n'ai pas croisé son regard, je n'ai pas réussi à déceler une seule émotion sur son visage. Enorme déception.

Mais j'ai quand même trouvé qu'il avait des grandes oreilles et j'ai remarqué qu'il avait une nature de cheveux assez difficile à coiffer. Ou alors c'était peut être parce qu'il ne s'était pas lavé les cheveux depuis 3 semaines.

Pendant un moment, je me suis imaginée à leur place. Je me voyais déjà à l'avant première de mon dixième film. Moi, tel un robot,défilant sur le red carpet, dans ma robe dorée Chanel, me la pétant un max. Je me suis même vu faire des coucou en mode Miss France.

Ouais...bah c'est pas demain la veille.

1 commentaire:

  1. Ouais c'est pas demain la veille...
    En France les interviews c'est quand même mieux, face à face, avec un petit café offert... Mais par contre le sourire de faux cul c'est international ! Hahaha

    Ps : NC, c'est un looser, le mec fait un bon film tous les 5 mauvais environ...

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